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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 14:00

 

Il s'agit là d'une démarche absolument fondamentale pour l'enseignant. Chacun doit se constituer progressivement un lexique de notions qui va plus loin qu'un lexique de type dictionnaire ou lexique de manuel. Il s'agit de privilégier une dimension dynamique qui aide les élèves à se les approprier.

Le travail autonome des élèves ne peut en être que facilité, de même que celui du professeur, notamment pour la progressivité des apprentissages.

 

A titre d'exemple, voici quelques propositions de notions utiles pour bâtir les premiers cours de sixième : civilisation, religion, Etat, Empire, ville.

Ensuite, une proposition pour la notion de citoyenneté.

 

 

CIVILISATION

 

(CIVILISATION : L'essentiel est de faire découvrir, sans s'attarder sur une approche chronologique, les permanences d'une civilisation : un territoire, une société agraire (les hommes), un pouvoir (le pharaon), des croyances (les dieux). ancien programme de collège 6ème)

 

On voit dans ce que nous savons de l’Egypte ancienne l’exemple de l’une des premières civilisations. Les savants définissent généralement UNE civilisation par les éléments suivants :

  1. Une longue durée de vie
  2. Un territoire : une population en majorité sédentaire vivant dans des villes et des villages
  3. Une société : chaque individu exerce un métier spécialisé. Cette société est hiérarchisée, c’est à dire qu’il existe des groupes dominés et des groupes dominants
  4. un pouvoir : un Etat est capable d’organiser la société grâce aux richesses qu’il peut prélever grâce à l’impôt
  5. des croyances partagées par l’ensemble de la société…
  6. … transmises par une religion organisée autour de temples et de prêtres
  7. un commerce à longue distance, donc des relations avec d’autres civilisations
  8. des réalisations artistiques monumentales qui subsistent jusqu’à nos jours
  9. une écriture (comptabilité, registre, etc.)
  10. des connaissances scientifiques (arithmétique, géométrie, astronomie)

 

RELIGION

 

  1. Une ensemble de réponses aux questions plus ou moins importantes, plus ou moins angoissantes, que les hommes se posent (pourquoi la vie, la mort, la douleur, la joie, etc… ? Quelle est l’origine des hommes, des animaux, des plantes… ?)
  2. Des croyances dans un monde surnaturel où vivent un ou plusieurs dieux qui organisent la vie des hommes
  3. La croyance en une vie éternelle, après la mort, qui oblige à préparer le corps du défunt pour son voyage dans l’au-delà, et – au moins pour le pharaon- à lui construire un tombeau éternel où l'on dépose tout ce qui est nécessaire à sa vie dans l’au-delà
  4. Une organisation de la religion par un clergé (ensemble de prêtres) qui entretiennent les maisons des dieux (les temples), expliquent aux fidèles ce qu’il faut faire pour satisfaire les dieux (les rites)

 

ETAT

 

On a pu dire que ce que nous savons de l’Egypte ancienne est l’exemple d’un des premiers Etats. Si on définit un État par les éléments suivants :

  1. Un territoire défini par des frontières, plus (Empire) ou moins (cité-Etat) étendu, défendu contre des Etats voisins par une armée
  2. Un souverain unique, qui dispose de tous les pouvoirs, entouré d’une cour…
  3. … aidé par une administration composée de ministres et d’un ensemble de fonctionnaires qui utilisent une écriture universelle.
  4. Un développement des richesses sur lesquelles des impôts sont prélevés (système fiscal)
  5. Un système de croyances qui oblige la population à se soumettre à l’autorité du souverain

 

EMPIRE : vaste territoire structuré par une dynamique contradictoire

 

1/ TAILLE espace, vaste étendue. territoires réunis par conquêtes successives. Rôle central de armée (armes, armées, batailles…). Pb majeur = sécuriser les frontières (ex : limes, muraille de Chine, peuples fédérés, alliés… (outils : une carte, représentation de soldats, de bataille…)

 

2/ MOSAÏQUE diversité culturelle et ethnique. Pluri-nationalité de peuples ralliés par la contrainte ou de leur plein gré à la structure impériale. Il faut sans cesse intégrer à l’Empire des activités, des richesses, des hommes et des sociétés nouvelles (tension : apartheid/intégration des élites), réduire les résistances dans un premier temps, empêcher qu’elles ne resurgissent ensuite (ex : « paix romaine »).

 

3/ DUREE

conquête / diffusion / relations avec d’autres Empires / dislocation / partage en royaumes

 

4/ EMPEREUR véritable ciment d’unité, pouvoir suprême transmis héréditairement assuré par un individu sacralisé qui a des droits de nature divine (outils : discours mythique (ex correspondance Alexandre/Achille) représentations de l’Empereur, monnaie…)

 

5/ FORCE CENTRIFUGE dynamique qui pousse l’Empire à repousser toujours plus avant ses frontières. L’objectif plus ou moins avoué est de faire coïncider l’Empire avec l’univers (« sur lequel le soleil ne se couche jamais ») conséquences : perpétuellement en guerre, la problématique générale de l’Empire (centre/périphérie, dialectique unité/diversité…) rendue à chaque étape plus difficile

 

6/ FORCE CENTRIPÈTE pouvoir le plus souvent établi par la force et la conquête qui s’appuie sur une administration et une armée centralisées, même si une certaine marge d’autonomie peut être accordée. Il faut organiser le territoire par un ciment politique (empereur, capitales, administration…) et un ciment culturel (syncrétisme, religion, civilisation) : des réseaux commerciaux, monétaires et financiers, administratifs, militaires, urbains, communication de l’information, une langue impériale, une histoire, un réseau scolaire pour drainer vers le centre les meilleurs éléments vers les institutions garantes de l’unité (armée, administration, justice, arts et culture, religion…)

 

 

ville

 

1. un paysage marqué

par la densité de habitat, des activités, des populations

par des limites clairement identifiées (murailles)

par un plan particulier (soit concentrique, soit orthogonal)

par des bâtiments remarquables

2. un carrefour de voies de communication

qui joignent la ville aux campagnes

un réseau intra-urbain

dans un réseau inter-urbain (qui dessine la hiérarchie des villes)

3. des activités particulières

services et échange

pas de production agricole

une production artisanale

une production industrielle (deux configurations : l’usine fait la ville, la ville fait l’usine)

4. une société (et une sociabilité) particulière

toute la gamme de la hiérarchie sociale : la plus grande misère côtoie la plus grande richesse

dynamique : affrontement, ou mobilité sociale

5. un lieu de pouvoir :

sur son aire d’influence

en quête d’autonomie par rapport aux pouvoirs

lieu des pouvoirs à d’autres échelles (étatiques, supra-étatiques)

6. un discours marqué par ambivalence

positif : lieu de la civilisation, de l’urbanité, de la culture, de la bonne éducation…

négatif : lieu de corruption, de pollution, de solitude…

 

 

  CITOYENNETE

 

la notion de citoyenneté se prête particulièrement bien à un travail progressif, notamment dans le nouveau programme de seconde. Mieux vaut d’ailleurs parler de « généalogie » que d’histoire de la citoyenneté, tant il est vrai que la notion peut disparaître, puis réapparaître sous des formes radicalement nouvelles au cours de l’histoire

On peut retenir du petit QSJ La citoyenneté de Anicet Le Pors (voir introduction et table des matières) une méthode de définition, qui a largement inspiré l’ouvrage de référence Réussir l’ECJS au lycée de Guy Lagelée et Marie-Sylvie Claude : La citoyenneté est


  1. définie par le droit
  2. se fonde sur des valeurs, des finalités
  3. réclame une possibilité effective d’assurer son exercice
  4. s’inscrit dans une dynamique historique

 

L’enjeu de cette définition est d’éclairer la notion contemporaine de la citoyenneté, non pas dans une continuité, mais en s’interrogeant sur les raisons qui ont conduit notre tradition historiographique à choisir l’exemple d’Athènes et de l’Empire romain comme références de la citoyenneté actuelle. On voit dans l'ouvrage cité comment cette définition permet de présenter les notions d'ECJS

Autres enjeux, l’entrée par la notion de citoyenneté consiste dans un cas à illustrer un exemple de fonctionnement d’un régime politique de démocratie directe, donc l’insistance sur la dimension de l’exercice de droits politiques par les citoyens, l’autre une dynamique plutôt géopolitique, celle de romanisation, donc l’insistance sur la dimension d’intégration d’élites locales dans l’administration d’un Empire dont l’Empereur a progressivement confisqué l’exercice de ces mêmes droits.

 

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 08:59

 

la nouvelle lettre d'EDucTice n°11

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 21:04

Analyser des documents

L’ambition est de corriger un habitus scolaire particulièrement agaçant. La réponse aux questions rituelles (nature, auteur, contexte) doit se chercher d’abord dans le document lui-même, et pas dans le recopiage (qui vaut quand même 1 voire 2 points au brevet) des indications qui figurent en marge du texte. Plus généralement, se contenter d’un relevé d’informations dans un document est tout à fait insuffisant pour faire construire un raisonnement historique aux élèves.

 

Approche 1

La formalisation des études entrant dans le cadre de « l’histoire des arts » (dans leur large définition) peut fournir un cadre en définissant 4 exigences (cf nouveau programme de 4ème) :

  1. identifier la nature de l’œuvre
  2. situer l’oeuvre dans le temps et dans son contexte et en expliquer l’intérêt historique
  3. décrire l’oeuvre et en expliquer le sens
  4. distinguer les dimensions artistiques et historiques de l’oeuvre d’art

 

Approche 2. Méthode d’analyse d’un document historique, indifféremment image ou texte. Cette méthode se décline en 3 mises en relation successives.

Première mise en relation : le document et/ son appareil critique

1. Faire observer le document.      

Le cadre (où ?) 

Les personnages (qui ?)  

Les faits ou les actions (quoi ?)

Le moment (quand ?)

  

NB : il est conseillé, notamment si vous voulez travailler particulièrement l’analyse des documents de commencer par présenter le document sans référence (titre, source, auteur, légende…). De cette façon, les élèves sont obligés implicitement d’observer attentivement le document, de se poser des questions et d’émettre des hypothèses en relevant des indices dans le document même. Vous les habituez ainsi à ne pas chercher autour (mais bien dans) du document les réponses aux questions explicitement posées. Accessoirement, vous valorisez des compétences d’observation parfois supérieures aux vôtres, à vos risques et périls, car vous risquez ensuite d’être assaillis par des questions concernant des détails qui vous ont totalement échappé.

2. Etudier le document.

Nature (quoi ?) Extrait de…., y compris graphiques

Auteur (qui ?) Est-il connu ou anonyme ? A-t-il été témoin de ce qu’il relate ?

Circonstances de la réalisation (quand ?)

Expliciter et vérifier toutes les références et allusions, tous les éléments d’un texte ou d’une image… en ayant recours à d’autres ouvrages (dictionnaire, manuel, encyclopédie…)

NB : il s’agit ici d’une phase de vérification et de validation par le recours à d’autres outils que le document lui-même (à commencer par la légende du document) des hypothèses émises précédemment. La constatation de l’écart entre les hypothèses et leur vérification constitue une injonction explicite : il faut, face à un document, se poser des questions et trouver ensuite les moyens d’y répondre.


Deuxième mise en relation : comment le document représente-t-il/ le fait, le personnage, l’événement… Que veut-il nous en dire ?

3. Interpréter le document.

Ce qu’il dit , ce qu’il ne dit pas (quoi ?)

A qui le document s’adresse-t-il ?

Ce qu’il veut dire (pourquoi ?) Son intention : apprendre, distraire, faire peur….

Confrontation avec d’autres documents (qu’en penser ?)

Qu’est-ce qui dans le document semble vrai / semble faux ?

4. Caractériser le document pour en préciser l’importance et la portée, donner un titre.

A quelle catégorie le document appartient-il ? (s’il s’agit d’un texte : conte, roman, mémoire, récit, journal, chanson, livre d’histoire…)

Quel est son statut ? anonyme, officiel, observable, caché…

Quelle diffusion, quelle réception ? dans le contexte, aujourd’hui, rétrospectivement…


Troisième mise en relation : le document avec/ l’intitulé et la problématique de la leçon

Les éléments tirés du document permettent-ils de donner une réponse à la question posée dans le cours ou du moins de construire cette réponse ?

NB vous voyez que la réponse à cette question vous oblige à sélectionner avec soin le document présenté, dans le cadre de la problématique choisie. Dans le cas de « document patrimonial » (futurs ex-programmes de collège), donc obligatoire, il vous faut inversement l’insérer dans un cadre problématique.

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 20:33
Voici une tentative de classement des différentes compétences que l'on demande aux élèves de maîtriser, à des degrés différents, au collège et au lycée.

 
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 08:44
Nous vous proposons ici quelques liens vers des articles sur la question de l'évaluation des élèves :



- Philippe PERRENOUD. Outil de Pilotage ou pare angoisse ? (2005)
Dans un texte publié dans Les Cahiers Pédagogiques, Philippe Perrenoud interroge le rapport que les parents d'élèves entretiennent avec les notes dans une école qui sélectionne, fait réussir ou échouer, et donc exclut. Faut-il supprimer les notes ? Comment utiliser l'évaluation autrement ?

- Jaques NIMIER, sur son site, propose une réflexion sur les apports de la docimologie, science consacrée à l'étude des évaluations : en 1930, Laugier mène une enquête sur la double correction des copies des candidats à l'agrégation d'histoire ...

- Pierre MERLE, sociologue, accorde un entretien publié sur le site du café pédagogique à la question de l'évaluation. Ce rapide entretien est un moyen de découvrir les travaux de ce chercheur, spécialiste des effets des évaluations, . Les notes sont-elles justes ?

- un article de Jean-Pierre Fournier, professeur d'histoire géographie en collège à Paris (2005). Comment assouplir le mécanisme de la notation qui risque de n'être qu'une machine à démotiver et à confirmer l'échec scolaire des élèves ? Comment répondre à la fois à des exigences contradictoires d'équité et de rigueur ? Page 1  Page 2

- Sur l'évaluation par compétences et le socle commun : le site incontournable est bien sûr Eduscol. Un dossier sur le socle commun et l'évaluation.

- Pour la mise en oeuvre du socle commun : des séquences pédagogiques réalisées par un groupe de professeurs de l'Académie de Créteil.

- Evaluer par compétences : un texte sur le site des Cahiers Pédagogiques. Pour en finir (ou presque) avec les notes, évaluer par compétences.
 
- Une bibliographie
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 00:00
Lors de son intervention du 15/09/2009 à Torcy, Stéphanie Pacou, géographe, a présenté un très intéressant cadrage de la  démarche  de l'étude de cas de géographie. Son intérêt majeur est de lier ces "études de cas" aux intentions générales de la géographie, notamment aux notions et aux raisonnements indictifs ou déductifs. Elle a eu la gentillesse  de nous communiquer sa présentation :


(cliquer sur les liens ci-dessus pour visionner cette présentation)
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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 07:32
En complément du module disciplinaire, quelques références

Le site révolution française animé par "l'école du droit naturel"

Le site des annales historiques de la révolution française

Le site de la société des amis de Robespierre

Le site de l'Institut d'histoire de la révolution française de Paris I-Sorbonne

Le site du musée de Vizille

Un site en anglais liberty, equality, fraternity, avec des illustrations originales :

Toutes les études de documents proposées par le site l’histoire par l’image

A propos de la nouvelle façon de mesurer le temps :

la version couleur du magnifique calendrier élaboré par JM Moriceau,
à partir, notamment, d'un calendrier plus simple de JC Lebrun

le calendrier républicain 1 & 2

à suivre...


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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 14:23
Les cartes interactives mises en ligne par l'IAURIF (institut d'aménagement et d'urbanisme de l'Ile de France) constituent une ressource de qualité exceptionnelle. Elles s'enrichissent régulièrement de rubriques nouvelles.
Voici un aperçu partiel des possibilités offertes par le site à partir de l'exemple de la ville de Meaux. (cliquer sur les images ci-dessous pour lancer l'animation).
(Pour un mode d'emploi un peu plus concret, voir article sur le site histoire-géo de Créteil)

I) L'organisation et les transformations de la ville.




II) La ville et son avenir : les politiques de la ville



III) La ville, un espace social



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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 22:46
Diplôme national du brevet

Vous pouvez trouver l'ensemble des textes réglementaires définissant le brevet en cliquant sur ce lien
http://eduscol.education.fr/D0071/textesDNB.htm?rub=128

Une lecture de ces textes par des IA-IPR de l'Académie de Toulouse :
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/program/inspec/brevet01-01.htm

Et les résultats d'une étude datant de 2006 :
http://www.education.gouv.fr/cid20706/les-competences-des-eleves-en-histoire-geographie-et-education-civique-en-fin-de-college.html


Baccalauréat

baccalauréat STG. Epreuve écrite.

http://eduscol.education.fr/D0055/defepveserieSTG.htm


baccalauréat série générale. Epreuve écrite.

http://www.education.gouv.fr/bo/2004/7/MENE0400158N.htm
exemples de sujets :
http://eduscol.education.fr/D0056/histoire-geographie.htm

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