Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 12:19

Pour démarrer le programme de géographie en première, vous vous trouvez donc confrontés au redoutable défi d'ouvrir le bal par l'analyse d'un territoire de proximité dont, le plus souvent, vous n'avez une connaissance que minimale. Autre problème, votre formateur bien-aimé ayant du faire avec son territoire de proximité à lui et, à moins que vous ayez l'honneur et l'avantage d'exercer entre la porte de Bagnolet et la porte des Lilas, la présentation qui suit n'aura jamais été aussi indicative...

 

Malgré tout, cette présentation me permettra aussi de faire un point rapide sur une notion fondamentale pour le programme de première en particulier, et pour la géographie en général, à savoir celle de territoire, mais également sur le rôle de l'étude de cas en géographie.

 

Il s'agit donc d'ouvrir le programme autour d'une notion qui doit montrer aux élèves que la géographie, comme science sociale, fait de leur quartier, de leur commune, un objet géographique, qui s'étudie et qui est le produit d'une série de dynamiques, d'activités, d'acteurs qui interagissent. Comme pour le développement durable en seconde, il s'agit de mettre les élèves au coeur de la démarche géographique et de sa complexité dès le début de l'année.

 

Pour cela, on peut envisager une démarche telle que celle présentée dans ce diaporama :

 

L'objectif est donc d'arriver à définir ce qu'est un territoire, avant de passer à l'aménagement dudit territoire.

 

L'idée est donc de montrer que le territoire est un espace délimité, organisé, générant un sentiment d'appartenance, et cela doit nous faire aboutir à l'idée que nous vivons dans un ensemble de territoires plus ou moins imbriqués, et organisés par différents acteurs, ce qui nous amène à la question de l'aménagement.

 

Pour cela, on peut envisager ce genre de réflexion :

  • le questionnaire distribué auparavant aux élèves (à faire plutôt à la maison, le temps est précieux en première) peut ensuite être exploité pour une construction cartographique.
  • pour cela, j'y reviendrai, le site de l'IAURIF est une mine précieuse, quoique parfois surabondante, pour la cartographie de l'Île-de-France. Mon utilisation en est assez basique, mais vous devriez trouver sur le site hgc Créteil des travaux de notre collègue formateur Alain Lamotte qui, avant de partir à la découverte de l'espace urbain dakarois, analysait brillamment celui de Marne-la-Vallée avec cet outil (http://hgc.ac-creteil.fr/spip/Decouvrir-les-ressources-de-l entre autres).
  • La carte est présentée par diaporama (à télécharger), avec les étapes de construction, ce qui permet de montrer aux élèves leur territoire devenir objet géographique et de montrer une première approche du langage cartographique

 

Ensuite, on peut distribuer aux élèves une définition géographique du territoire et les amener à confronter les deux documents. Cela nous permet alors de basculer sur la question de l'aménagement, par le fait que les territoires se recomposent sans cesse au gré de l'évolution des dynamiques, des acteurs... On peut faire un lien avec la notion de croissance économique, qui elle aussi, est le résultat d'un équilibre entre plusieurs dynamiques et acteurs en mouvement permanent.

 


 

Vient alors la question de l'aménagement et celle de l'étude de cas, exercice incontournable de la géographie scolaire actuelle, et un outil pédagogique utilisé dans toutes les sciences sociales.

 

Il va sans dire (mais cela va mieux en le disant) qu'il s'agit d'un objet plus ample qu'un simple exemple. Elle n'a évidemment pas vocation à mettre en oeuvre une analyse scientifique complète du sujet, mais à éclairer l'élève sur la question, les notions essentielles et le raisonnement suivi. Elle ne vise pas à épuiser tous les aspects d'un sujet, mais doit permettre de construire le raisonnement du cours en se basant sur un exemple à grande échelle, et pas sur des objets abstraits (ce que je ne fais pas, vous l'aurez remarqué, ce qui veut dire que, contrairement à mes élèves chéris, je vous crois capables d'un certain niveau d'abstraction). Cela permet également de lancer les jeux d'échelle nécessaires au traitement du sujet. Du coup, toutes les facettes du sujet ne peuvent pas être abordées, mais votre raisonnement doit être contenu dans l'étude de cas.

 

L'étude de cas doit prendre la moitié de la durée du chapitre concerné, soit pour le cas présent trois heures environ.

 

Elle doit toujours se développer selon trois axes :

 

  • Description : On décrit l’aménagement étudié. à donc photos, paysages etc Qu’est-ce que c’est, à quelle nécessité est-ce que cela correspond, comment a évolué ?
  • Les acteurs : Quels sont les acteurs, ceux qui ont créé et qui gèrent ?
  • Enjeux et échelles d’analyse : Quelles sont les différentes échelles d’analyse et comment le mettre en perspective : local, régional, national, européen et mondial

 

Ainsi, pour ce cours, je ne peux vous proposer que le travail construit avec mon collègue bagnoletain sur la ZAC de la Porte des Lilas. L'étude se fait en trois temps, sur ces documents (il y en a un peu trop) et selon ce questionnaire :

  • description de l'espace, et des problèmes qui ont amené au projet
  • le résultat et le processus de construction
  • le jeu des acteurs et des échelles autour du projet

 

Tout cela permet d'aboutir à un schéma, qui poursuit la première approche de la cartographie, pour aboutir au premier croquis avec le cours sur la région.

 

Pour la deuxième partie, on peut mettre en place un travail sur l'aménagement à l'échelle nationale. Cependant, j'ai préféré rester sur le territoire des élèves, en élargissant à l'ensemble des communes, car leurs problématiques me permettent de balayer l'ensemble des enjeux de l'aménagement.

 

Le travail se fait en trois temps (documents) :

  • définition et enjeux de l'aménagement à travers un projet en cours de construction
  • analyse des étapes de cet aménagement et des acteurs concernés
  • résultat de ce processus et réflexion sur les nouvelles formes de gouvernance

 

La trace écrite de la deuxième étape prend la forme d'un tableau, et le tout aboutit à une conclusion sous la forme d'un schéma fléché (généralement, je présente les éléments dans le désordre et je demande aux élèves d'ordonner) qu'on peut, si le coeur en dit, demander aux élèves de passer en forme rédigée.

 

Cette première étude, que vous devrez donc construire pour votre environnement local, peut s'accompagner d'une sortie sur le terrain, qui peut donner lieu à une évaluation par la confrontation de ce qui a été dit en cours avec la vision du territoire sur le terrain.

 

Quoiqu'il en soit, ce cours doit vous servir, d'abord à découvrir les merveilles de l'environnement de votre lycée, mais également à vous familiariser avec l'articulation étude de cas - généralisation, et dans l'ensemble à planter les notions de base de votre programme de première, puisqu'il vous faudra par la suite confronter ces territoires et leur fonctionnement aux dynamiques de la mondialisation...

Partager cet article
Repost0

commentaires